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ISAP 2eme année

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Message  Alison89 Mer 13 Nov - 17:17

Cadre de l’intervention :
1) Présentation de l’institution
La situation présentée est issue de mon stage de deuxième année que j’ai réalisé au sein d’une association implantée en milieu rural. C’est une association à but non lucratif qui relève de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association mise en place par Waldeck-Rousseau et du décret du 16 août 1901. Cette structure est composée :
- D’un accueil de jour (ADJ) qui a pour mission d’accueillir, d’écouter et d’orienter les personnes Sans Domicile Fixe. Les usagers trouvent ainsi un espace de sociabilité qu’ils sont en capacité d’investir. L’ADJ représente alors un point d’ancrage, un repère qui rompt un temps avec l’errance.
- D’un Centre d’Hébergement d’Urgence (C.H.U.) destiné à apporter une solution immédiate et de courte durée à une demande urgente en offrant des prestations de première nécessité (abri de nuit, couvert, hygiène...) à des personnes sans-abri. Il s’agit d’un accueil sans sélection des publics accueillis, sans condition de régularité de séjour et sans conditions réglementaires de ressources. Le CHU propose également une évaluation de la situation des personnes et une orientation vers des structures d’insertion adaptées. C’est un hébergement collectif. Toutes les places du foyer sont gérées par le Système Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO).
- D’hébergements de stabilisation qui accueillent les usagers sur des périodes plus longues que l’urgence. Ces hébergements sont ouverts la journée et les personnes ne sont plus contraintes de passer toute la journée dans la rue. Ils doivent mettre en place un suivi social auprès des personnes accueillies et signer un contrat avec l’usager qui pose des objectifs (contrat de 2 mois renouvelable).
- D’hébergements d’insertion qui se caractérisent par la sélection du public accueilli, par l’élaboration d’un projet d’insertion et par un accueil de plus longue durée (en moyenne dix-huit mois sous la forme de contrat de 6 mois renouvelable).
- D’un chantier d’insertion et d’un pôle logement
L’association est composée d’un chef de service, d’une secrétaire, de deux animateurs de soirée, de deux veilleurs de nuit, d’une assistante de service social (ASS), d’une éducatrice spécialisée (ES) et d’une Conseillère en Economie Sociale et Familiale (CESF). Les trois travailleurs sociaux proposent à tout public majeur sans domicile fixe rencontrant diverses problématiques (addiction, logement, psychiatrie …) un accompagnement social global avec un parcours de réinsertion, allant de l'hébergement d'urgence jusqu'à l'autonomie dans son propre logement ainsi qu’un suivi dans le cadre du dispositif du RSA. L’éducatrice spécialisée passe régulièrement dans les hébergements afin de gérer avec les accueillis le quotidien, la propreté du logement … L’Assistante de Service Social de la structure est référente RSA. Elle doit également passer plusieurs heures par semaine à l’ADJ.
Le travail d’équipe est primordial. En effet, il est très important de travailler en lien avec les animateurs de soirée et les veilleurs de nuit. Ces derniers peuvent nous communiquer des informations importantes pour le suivi. En effet, ils les voient dans un autre cadre (en collectivité, le soir lorsque les angoisses ressortent …). De plus, le travail avec l’ES est très important car elle peut amener des informations sur la gestion du quotidien ainsi que son approche différente de celle de l’ASS.
Les partenaires externes sont nombreux. Les principaux sont les travailleurs sociaux du Conseil Général (ASI, RSA, ASE), le pôle emploi, le cedis, la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), le Centre Médico-Psychologique (CMP), le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), le Centre Local d’Information et de Coordination (CLIC) ainsi que toutes les associations locales d’accompagnement social et d’insertion.
2) La rencontre
La première rencontre avec Monsieur DUPONT s’est déroulée au sein de l’Accueil de Jour de la structure. Un paroissien de la ville nous a amenés Monsieur DUPONT. Il nous explique la situation et nous demande d’hébergé Monsieur qui dort dans la rue depuis quelques jours. Il semble très inquiet. Nous leur expliquons que Monsieur DUPONT peut venir bénéficier des services de l’ADJ mais qu’il devra cependant appeler le SIAO pour obtenir une place sur le CHU. Le paroissien nous ramène Monsieur DUPONT trois jours plus tard avec la même demande. Devant l’insistance du paroissien et l’état a priori très fragile de Monsieur DUPONT, l’équipe décide d’accueillir Monsieur sur le CHU dans le but le mettre à l’abri en urgence.
Nous nous rendons vite compte que Monsieur semble épuisé. En effet, dès son arrivée sur le foyer à 18h, Monsieur souhaite aller se coucher. De plus, lors des repas du midi à l’ADJ, Monsieur s’urine dessus. Devant cette santé précaire et malgré l’absence de demande et de projet, l’équipe décide de mettre Monsieur en hébergement de stabilisation après 4 jours sur le CHU. L’objectif étant qu’il soit à l’abri durant la journée car il fait très froid dehors. Au départ, aucun objectif n’est posé sur ce passage de l’urgence à la stabilisation car nous souhaitons emmener Monsieur à l’hôpital afin de lui faire faire un bilan de santé complet.
Les éléments ont été recueillis au cours de cinq mois d’intervention auprès de Monsieur DUPONT, dans le respect du secret professionnel. Ils ont été recueillis au cours de huit entretiens effectués avec Monsieur. De plus, il y a eu beaucoup de temps informels notamment lors d’accompagnements à l’extérieur qui ont aidé à étayer ce recueil de données et à consolider la relation de confiance. Il y a également la communication non verbale ainsi que les informations recueillis auprès de la coordinatrice du CLIC, du médecin traitant, de sa sœur, de la personne qui l’a hébergé et des autres membres de l’équipe avec qui j’ai travaillé.

Recueil de données :
1) La santé de Monsieur DUPONT
A son arrivée sur la structure, le suivi médical était complètement interrompu depuis environ deux ans. Nous nous sommes vite rendu compte que Monsieur dormait beaucoup et se nourrissait peu. Il présente des problèmes d’incontinence. Son médecin traitant a pu me dire que Monsieur avait été suivi pour des problèmes au niveau de la prostate. Des examens ont été effectués : il n’y aurait aucune anomalie au niveau de la prostate de Monsieur. Malgré plusieurs appels à son médecin traitant, je n’ai pas réussi à obtenir les résultats de l’urologue.
Après quelques semaines sur la structure, Monsieur amène à la buanderie des draps souillés d’urine et d’excréments. Par la suite, je lui ai demandé de laver ses draps lui-même à chaque fois qu’il les a amené sale, ce que Monsieur a fait.
De plus, l’ES a repéré que Monsieur avait besoin d’être sollicité fréquemment par les animateurs de soirée afin qu’il prenne une douche. De plus, lorsqu’il vomit, Monsieur laisse ses colocataires et les travailleurs sociaux nettoyer à sa place.
Les veilleurs de nuit me diront à plusieurs reprises que Monsieur DUPONT est rentré alcoolisé sur le foyer. De plus, j’ai rencontré la personne qui hébergeait Monsieur avant son arrivée sur la structure. Cette dernière affirme que celui-ci buvait beaucoup lorsqu’il vivait chez elle. Lors du contact téléphonique avec sa sœur, cette dernière me diras « mon frère a un lien fort avec l’alcool ». Au début de l’accompagnement, Monsieur dira qu’il ne boit pas puis me dira qu’il boit un peu de temps en temps, tout cela de façon très détachée.
2) Parcours de Monsieur
Monsieur est un retraité âgé de 72 ans. Il n’a jamais bénéficié d’un suivi social auparavant.
Il est originaire des Vosges où il a vécu longtemps avant de « tout quitter » pour venir s’installer dans la commune ou se situe l’accueil de jour il y a de nombreuses années. Monsieur me dit être venu ici pour « avoir du soleil ». Durant sa jeunesse, Monsieur a travaillé en tant qu’apprenti menuisier dans les Vosges. Suite à son service militaire, il est retourné travailler pour son ancien patron en tant que menuisier. Il est ensuite venu s’installer dans le Var où il a continué à travailler en tant que menuisier. Après le décès de son patron, Monsieur a dû quitter son emploi et son logement. Il a alors été hébergé chez une dame contre des petits travaux.
Lors du premier contact, Monsieur porte des vêtements qui semblent propre et qui ne sont pas troués. Monsieur semble très fatigué. De plus, il présente des difficultés à respirer. Monsieur parle peu mais répond aux questions qui lui sont posées.
3) Situation familiale de Monsieur
Monsieur DUPONT est divorcé depuis de nombreuses années. Il n’a plus de contact avec son ex-femme et n’en parle que très peu. Le couple a eu deux filles, aujourd’hui adultes. L’une de ses filles d’une trentaine d’années vit dans les Vosges. Il n’entretient que peu de lien avec celle-ci. En effet, Monsieur me dit être allé la chercher il y a trois ou quatre ans. Celle-ci aurait vécu chez lui quelques mois puis une dispute aurait éclaté (suite à un différend autour de l’argent). Monsieur dit « elle n’est venue que pour que je lui donne de l’argent ». Sa fille serait donc repartie dans les Vosges. L’autre fille aurait une quarantaine d’années et vivrait en Allemagne. Le lien avec cette dernière est complètement rompu. De plus, Monsieur me dit entretenir un contact avec sa sœur vivant également dans les Vosges. Cependant, cette dernière m’expliquera au téléphone qu’elle n’a pas eu de nouvelles de son frère depuis 6 mois environ.
Suite à une dispute avec la dernière personne chez qui il était hébergé (selon ses dires Madame lui « volerait de l’argent » et lui « en demande trop »), Monsieur a pris quelques effets personnels et a quitté le domicile. Il s’est alors retrouvé en situation d’errance pendant environ un mois.
4) Le budget
Monsieur perçoit environ 800 euros par mois avec sa retraite et sa retraite complémentaire. Depuis son arrivée sur la structure, Monsieur doit s’acquitter d’une participation financière de 90 euros par mois pour l’hébergement et la nourriture. Il n’a aucune autre dépense lié au quotidien. En effet, Monsieur est « ravitaillé » en nourriture toutes les semaines et dispose d’un accès gratuit à la buanderie. Monsieur n’a aucune autre charge fixe (pas de forfait de téléphone, pas de dette, pas d’eau ou d’électricité à payer …).
Monsieur n’a aucun bien et ne possède pas d’épargne. J’ai pu me rendre compte que l’argent est présent dans le discours de Monsieur : dispute avec sa fille, dispute avec son ex compagne … En outre, Monsieur me parle de 900 euros lorsqu’il nous doit 90 euros pour la participation financière.
5) Potentialités de Monsieur DUPONT
Nous avons pu repérer que Monsieur DUPONT est très ponctuel. En effet, Monsieur arrive toujours à l’heure voire en avance à ses rendez-vous et n’en a raté aucun. Il est capable de se rendre seul à l’extérieur et apprécie de se promener. Monsieur part souvent le matin en ville pour marcher. Ses ballades peuvent durer quelques heures.
De plus, Monsieur adhère aux propositions faîtes par les travailleurs sociaux de la structure (accompagnement social et médical).
6) Evolution de la demande
Dans les premières semaines de l’intervention, Monsieur verbalise son envie d’être hébergée chez un tiers. Il refuse un appartement autonome car il « ne se sent pas capable de gérer les tâches ménagères » et verbalise son intérêt à participer à une activité telle que la pétanque.
Après quelques mois d’intervention, Monsieur nous dit souhaiter acheter une voiture afin de repartir dans les Vosges près de sa famille. Il dit que sa sœur pourra l’héberger et refuse d’entendre que son état de santé ne lui permet pas de faire un trajet aussi long seul en voiture et refuse catégoriquement de prendre le train pour se rendre auprès de sa famille. Il souhaite rester sur la structure le temps d’avoir assez d’argent pour acheter une petite voiture.
Par la suite, et suite au refus de sa sœur de l’hébergé, Monsieur souhaite un appartement autonome dans les Vosges et accepte de s’y rendre en train. Par la suite, il me dira préférer y aller en avion plutôt qu’en train.
Cependant, on peut noter que malgré une demande qui évolue beaucoup au fil des semaines, Monsieur ne met rien en place afin de pouvoir réaliser sa demande. En effet, il n’a pas mis d’épargne afin de financer son billet de train, il n’est pas allé aux impôts afin de récupérer son avis de non-imposition pour la demande de logement social …
7) La relation de confiance
Lors des premiers jours de Monsieur sur la structure, plusieurs accompagnement à l’extérieur ont été réalisés ce qui a permis de discuter en dehors du cadre d’un bureau. Je pense que cela a permis à Monsieur de se sentir à l’aise. De plus, ces accompagnements lui ont montré que nous étions là pour l’accompagner au mieux et que nous étions soucieux de son avenir. Tout cela m’a aidé à créer la relation de confiance afin de réaliser au mieux mon accompagnement.

Analyse :
Au vue des éléments recueillis, Monsieur DUPONT me semble peu soucieux de son état de santé. En effet, malgré les problèmes rencontrés auparavant, il ne va pas chez le médecin. Cela me fait penser que Monsieur préfère ne pas savoir où en est sa santé, peut-être pour ne pas s’inquiéter. Cependant, par la suite, je me suis demandée si cela ne venait pas du fait que Monsieur DUPONT a toujours été secondé et ne sait pas trop s’occuper de lui-même. En effet, toute sa vie, il a eu quelqu’un pour lui rappeler les choses essentielles, pour lui prendre ses rendez-vous ... Je pense donc que Monsieur DUPONT manque d’autonomie dans ses démarches, par habitude et non par manque de capacité.
Nous nous sommes demandés si Monsieur DUPONT ne souffrait pas de sénilité. En effet, selon le Larousse Médical, les troubles sphinctériens sont un des symptômes de la sénilité. De plus, Monsieur n’a pas eu honte d’amener des draps sales ou de laisser les autres nettoyer à sa place. Cependant, aucun diagnostic médical n’est posé.
Je pense que Monsieur DUPONT a une image de lui-même négative. En effet, avoir une bonne hygiène corporelle, c’est respecter son corps et y faire attention. Au contraire, négliger son hygiène c’est également négliger son corps et l’image que l’on renvoi aux personnes que l’on rencontre. C’est donc un cercle vicieux. En effet, plus je me néglige, plus mon image de moi-même diminue et plus mon image de moi-même diminue et plus je me néglige. Je pense qu’aujourd’hui, Monsieur DUPONT est dans ce cercle ; il ne voit plus les bénéfices d’une bonne hygiène tant son image de lui est négative.
Monsieur présente des problèmes d’alcool. Lorsque Monsieur venait aux entretiens en sentant l’alcool, j’ai abordé le sujet plusieurs fois avec lui. Ce dernier semble être dans le déni de cette consommation d’alcool. Selon le Docteur M. JACQ, « le patient alcoolique minimise ou nie l’existence d’une consommation d’alcool excessive à son médecin. Cette caractéristique clinique s’explique par le déni qui est une construction partiellement inconsciente qui vise à gérer l’angoisse générée par la prise de conscience d’un problème difficilement acceptable, par la perspective d’un sevrage et par le changement radical de mode de vie qu’implique l’abstinence totale ». Le déni est donc un mécanisme de défense, une minimisation de la consommation alcoolique. Monsieur DUPONT est dans sa réalité. Lorsqu’il me dit qu’il n’a bu qu’une seule bière, il est persuadé de ce qu’il dit. Monsieur ne pense pas avoir un problème avec l’alcool et pense boire « comme tout le monde ».
Monsieur a tendance à minimiser son implication dans tout ce qu’on lui reproche, pas seulement pour l’alcool mais pour les vomissements, les draps sales, le manque d’hygiène … Il parle de sa situation de manière très détaché, presque comme si cela ne le concernait pas. De plus, il me parle toujours de ce que font les autres comme pour essayer de me faire comprendre que ce n’est pas le pire et que je devrais m’occuper de ce que font les autres hébergés plutôt que de lui. Monsieur DUPONT a du mal à accepter les reproches. Cependant, on peut se rendre compte qu’il a agi comme cela tout au long de sa vie.
En effet, il apparaît que la vie de Monsieur est ponctuée de ruptures (familiale, amicale, professionnelle, de logement …). Il n’a aucune attache et n’entretient que très peu de lien tant avec sa famille qu’avec un éventuel cercle amical. Il semble que Monsieur DUPONT fuit lorsque la situation ne lui convient plus ou qu’un projet concret est sur le point de se réaliser. En effet, il apparaît que Monsieur préfère partir plutôt que de faire face à la situation. Il se « laisse porter » par les personnes qu’il rencontre mais part dès que cela ne lui convient plus. En ce sens, Monsieur semble un peu spectateur de sa propre vie et il semble important de le faire devenir acteur. Monsieur DUPONT est aujourd’hui isolé. Selon le site www.toupie.org, l'isolement se dit d'une personne qui se trouve moralement seule et qui a des difficultés ou une incapacité à établir des relations sociales. Elle peut être voulu ou imposé. L'isolement social se traduit par une attitude de repli sur soi et un mal être qui peut avoir souvent plusieurs origines : santé, professionnelles, familiales, psychiques, etc. Le facteur le plus bénéfique de l’isolement est la liberté : aucune contrainte ne peut atteindre un individu en isolement, ce qui donne plus de liberté dans ses activités. Je pense que Monsieur DUPONT jouit de cette liberté et qu’il lui est donc difficile d’accepter les reproches car cela vient toucher à cette liberté.
De plus, au vue des éléments recueillis, Monsieur DUPONT ne semble pas avoir confiance en lui. En effet, selon Jean Garneau dans son article « La confiance en soi », il la décrit comme étant l’évaluation réaliste et ponctuelle qu’on a les ressources nécessaires pour affronter une situation particulière. La définition du dictionnaire renvoie à un « sentiment » de sécurité. En fait, ce dernier découle de cette prédiction. Puisque je prédis que j’ai ce qu’il faut pour affronter une situation, je me sens en sécurité! Dans son discours, Monsieur nous dit ne pas se sentir capable de gérer le quotidien par exemple ou encore « on m’en demande trop ». Cela me fait penser à on m’en demande trop par rapport à ce que je suis capable de faire.
Il me semble important de noter que Monsieur DUPONT semble fragile sur la notion d’argent. En effet, l’argent est très présent dans son discours et bien que Monsieur n’ai aucun bien, il semble penser que tout le monde en veut à son argent. Il semble également désorienté concernant la valeur de l’euro. On peut noter que c’est une personne qui a connu les anciens francs, les francs et par la suite les euros. Cela peut être compliqué pour lui de se repérer dans tous ces changements.
Monsieur DUPONT à des capacités en lien avec une personne de son âge. Monsieur est autonome dans ses déplacements, autonome financièrement malgré quelques difficultés et pourrait, je pense, devenir autonome dans la gestion du quotidien à plus long terme, avec un accompagnement adapté.



Objectifs :
Dans un premier temps, il m’a semblé que l’objectif principal était de faire faire à Monsieur DUPONT un bilan de santé complet afin d’envisager la suite de l’accompagnement en fonction de son état de santé.
Par la suite, l’objectif était d’accompagner Monsieur sur la gestion de son budget ainsi que de son quotidien afin de favoriser son autonomie et d’envisager sa sortie de la structure dans les meilleures conditions possibles.
Il m’a semblé important de travailler avec Monsieur DUPONT autour de son problème d’alcool ainsi que sur son image et sa confiance en soi.
L’objectif à long terme est de favoriser l’autonomie de Monsieur afin d’envisager la solution d’hébergement qu’il souhaite c’est-à-dire le logement autonome et de lui permettre de gérer sa vie seul.

Plan d’aide :
Dans un premier temps, il a semblé essentiel à l’équipe que Monsieur réalise un bilan de santé complet afin de pouvoir envisager la solution d’hébergement la plus adaptée à sa situation. Après discussion avec Monsieur autour de l’importance d’un suivi médical régulier, il a accepté d’aller aux urgences afin de voir un médecin. Il m’a semblé important de solliciter Monsieur afin que ce dernier prenne rendez-vous lui-même pour les examens qu’il avait à réaliser. Je l’ai accompagnée à ces différents rendez-vous médicaux.
Pour les draps souillés, j’ai repris cela avec lui en entretien en lui expliquant que ce n’était pas respectueux pour le personnel d’entretien d’avoir des draps plein d’excréments et d’urine à laver. Monsieur semble étonné par ce que je lui dis mais accepte cependant de les laver si ce sont « réellement les siens ».
Concernant la consommation d’alcool de Monsieur, et après avoir repris avec lui le règlement intérieur de l’hébergement de stabilisation qu’il a signé à son entrée sur la structure, il s’est engagé à ne plus rentrer alcoolisé au risque d’être sanctionné. A chaque fois que Monsieur est venu en entretien en sentant l’alcool, j’ai abordé le sujet avec lui. Cependant, j’ai senti que Monsieur n’était pas prêt à parler de son problème d’alcool et je me suis mise à sa disposition dans le cas où il voudrait m’en parlé.
J’ai, à plusieurs reprises, demandé à Monsieur DUPONT de se recentrer sur lui et d’arrêter de parler tout le temps des autres hébergés de la structure. En effet, il me semblait important de faire comprendre à Monsieur que son avenir le concerne et que même si les autres hébergés avaient des défauts il n’était pas parfait et qu’il fallait qu’il accepte cela.
Etant donné que le projet de Monsieur est de se rapprocher de sa famille, j’ai essayé à plusieurs reprises de le faire appeler sa fille en lui expliquant l’importance de maintenir des liens d’autant plus qu’il souhaitait se rapprocher de sa famille. Monsieur a fini par accepter et l’a appelé.
Pour le budget de Monsieur et avec son accord, j’ai fait une demande d’AEB (Aide Educative Budgétaire) au Conseil Général. Cependant, cette demande a été refusée car Monsieur n’est pas connu du service.
Afin de répondre à la demande de Monsieur, nous avons réalisé avec lui une demande de logement social dans les Vosges. Il nous manqué son avis de non-imposition pour envoyer la demande. Afin de l’impliquer et de le rendre acteur de son projet, je lui ai demandé d’aller aux impôts et de récupérer son avis de non-imposition. Nous avons également joint le CCAS de la commune en insistant pour qu’un suivi continu à son arrivé là-bas jusqu’à ce que Monsieur soit autonome.
Pour envisager le transport jusque dans les Vosges, Monsieur s’est engagé à mettre de l’argent de côté afin de financer son billet d’avion lorsque nous aurions une réponse.
Pour finir, j’ai essayé, durant toute mon intervention d’impliquer Monsieur dans les démarches de la vie quotidienne notamment pour réaliser ses changements d’adresse ou pour récupérer les papiers importants comme les relevés de compte, les avis de non-imposition …

Evaluation de la situation :
Après mes cinq mois d’intervention auprès de Monsieur DUPONT, le suivi médical se remet progressivement en place. Cependant, il est toujours compliqué pour Monsieur de prendre ses rendez-vous lui-même.
Monsieur DUPONT semble avoir un petit peu repris confiance en lui. En effet, il se sent capable de gérer le quotidien dans un logement autonome et il a essayé de reprendre contact avec sa famille.
Cependant, il lui est encore difficile de réellement se mobiliser autour de son projet d’avenir. Monsieur DUPONT n’a toujours pas mis d’épargne afin de financer son billet d’avion et n’a pas récupérer le papier nécessaire à l’envoie de sa demande de logement.
Monsieur n’a pas souhaité aborder son problème d’alcool.

Passation de la situation :
Tout d‘abord, j’avais déjà dit à Monsieur DUPONT que mon stage allait prendre fin et qu’une autre personne continuerait à le suivre après mon départ. La passation de situation s’est réalisée lors d’un entretien. J’ai, en premier lieu, rencontré Monsieur seul ou j’ai fait avec lui le bilan de mes cinq mois d’intervention. J’ai vivement conseillé à Monsieur DUPONT de se remobiliser autour de son projet. Par la suite, je lui ai dit que l’ES allé prendre le relais. Elle nous a ensuite rejoints et, suite au bilan, elle a reposé avec Monsieur des objectifs pour la suite de l’intervention. Un travail sur l’hygiène va être entamé.

Auto-évaluation :
Monsieur DUPONT a été mon premier suivi en autonomie. Cet accompagnement m’a permis de créer une relation de confiance et de respect mutuel. Il s’agissait d’observer et d’évaluer les besoins et les potentialités de Monsieur pour ensuite échanger avec l’équipe et les partenaires dans le but de réaliser un travail constructif et un accompagnement adapté. Cet accompagnement m’a permis de me positionner professionnellement et de travailler au sein d’une équipe pluridisciplinaire ainsi qu’avec un réseau de partenaires.
De plus, j’ai appris à travailler avec les potentialités et les demandes de l’usager afin de le placer au cœur du dispositif.
J’ai, grâce à ce suivi, pu développer mes savoirs faire et être en réalisant des entretiens ou encore en échangeant avec l’équipe et les partenaires.

Alison89

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Date d'inscription : 29/10/2013

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