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Rapport de stage de premiere année

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Rapport de stage de premiere année Empty Rapport de stage de premiere année

Message  mamacouibi Dim 13 Avr - 21:31

Bonjour,

Je suis en seconde année,
je mets donc mon rapport de stage de première année car je suis en plein dans la rédaction de mon isap de seconde année

merci





Introduction


Dans le cadre de la première année de formation d'assistant de service social, les étudiants ont l'opportunité d'effectuer un stage d'observation dans le secteur de leur choix afin de découvrir celui-ci, le métier d'assistant de service social et de confirmer le choix professionnel.
Ce stage a duré 6 semaines et s'est déroulé du 07 janvier 2013 au 22 février 2013.


J'ai décidé de faire ce stage au sein d'une Maison Départementale de la Solidarité et de l'Insertion. Cette institution et son champ d'intervention m'intéressent fortement. La polyvalence de secteur revêt une importance particulière du fait de son approche généraliste. J'étais donc enthousiaste à l'idée de découvrir cette institution ouverte à l'ensemble de la population et d'observer le métier d'assistant de service social en exercice.


Cette confrontation entre la théorie vue à l'institut de formation et la pratique que j'ai observée a été particulièrement enrichissante pour moi et ma future posture professionnelle. Cela m'a permis de me rendre compte que le métier d'assistant de service social est une judicieuse association de savoirs (théorique), de savoirs être et savoir-faire.


Cette étude de l'institution observée ainsi que celle de la réalité du métier d'assistant de service social a-t-elle permis que j'entérine mon choix professionnel ?


Je vais tenter de répondre à cette question en présentant dans un premier temps la MDSI et ses missions. Puis, dans un second temps, je vais tenter d'analyser mes observations pour les rattacher à un cadre théorique, exposer mes ressentis et les questionnements soulevés par ce stage. Je conclurai par la validation ou non de mon choix professionnel.



I - Le cadre institutionnel et intervention en service social

A. L'institution : la MDSI.
J'ai réalisé mon stage au sein d'une MDSI (Maison départementale de la Solidarité et de l'Insertion) située en milieu rural. Il en existe 37 dans le département. Cette structure dépend de la DATDS (Direction des Actions Territorialisées et du Développement Social), qui dépend elle-même de la direction générale des affaires sociales du Conseil Général, sa compétence en matière de politique de solidarité étant une conséquence directe des lois de décentralisation1. Elle est financée par ce dernier et représente le premier poste du budget départemental. Anciennement dénommée centre médico-social, elle est dirigée par un responsable de circonscription.

1. Son but, ses missions.
La MDSI est un service public de proximité mettant en œuvre les politiques d'action sociale relevant de la compétence du Conseil Général ainsi que les actions de développement social local mises en place sur leur territoire d'intervention.
Elle a différentes missions dont les principales sont l'accueil, l'information et l'orientation de toute la population du territoire en vue d'assurer l'accès aux droits pour tous, la prévention et la protection de l'enfance et de la famille, la lutte contre les exclusions et la promotion de la santé (adultes et enfants). C'est donc un service public dont le champ d'intervention est la polyvalence de secteur.

2. Son organisation administrative.
Elle est principalement composée d'un service de PMI (Protection Maternelle et Infantile), un service social récemment organisé en 3 pôles (pôles insertion, accompagnement famille et accueil), et un secrétariat. D'autres services internes au Conseil Général y sont représentés tels que le centre de planification familiale (dont les consultations ont lieu le vendredi matin), la MDS (Maison Départementale de la Santé) et une médiatrice familiale. Des permanences de services extérieurs au Conseil Général comme la CAF (Caisse d'Allocation Familiale) tous les jeudis ou l'association « info droits » le premier mercredi matin du mois ont lieu au sein de l'institution. La MSA (Mutualité Sociale Agricole) y accueille ses assurés.
Du fait du principe de continuité des services publics, elle se doit d'être ouverte toute l'année du lundi au vendredi de 8h30/12h30 à 13h30/17h15 (sauf le vendredi où la fermeture se fait à 16h15). Un assistant socio-éducatif est d'astreinte le matin ou le soir afin qu'il y ait toujours une personne qui puisse s'occuper d'une urgence. Ces astreintes sont équitablement réparties entre les ASS (Assistant de Service Social).
Le secrétariat est un service central de la MDSI. Les secrétaires sont les premières à rencontrer l'usager ce qui peut être déterminant pour la suite au niveau des relations qui pourront s'établir avec les différents services. Le secrétariat est polyvalent vu qu'il accueille, oriente le public vers le service adéquat en interne ou en externe, assiste et s'occupe du versant administratif de la structure.

3. Son organisation fonctionnelle.
La MDSI s'organise autour de différentes instances associant les services et les partenaires.
Tous les mardis a lieu la réunion d'équipe du service social. Lors de cette réunion animée par la responsable de circonscription, il est fait mention des affaires courantes, de l'organisation interne, des invitations aux réunions d'information des partenaires, des offres de formation...
Une réunion d'équipe du service social appelée « régulation » a lieu tous les jeudis au cours de laquelle la responsable répartit les nouveaux dossiers s'il y en a, traite des échéances sur les accompagnements (en fixe de nouvelles si besoin), demande un point de situation sur certains dossiers. Le premier jeudi de chaque mois, la PMI est présente à cette réunion.
Il arrive que sur ces temps de réunions (mardi ou jeudi), la responsable invite un partenaire afin qu'il présente son travail, anime une réunion d'information sur un thème en lien avec les problématiques rencontrées (Agence Régionale de Santé sur l'habitat indigne). Des réflexions conjointes peuvent être menées sur la mise en place d'un partenariat cohérent avec la MDSI (avec l'APADEV2 par exemple).
Deux fois par mois sont organisées deux commissions relatives aux problématiques « enfance » : une CTP (Commission Technique Paritaire) toute situation et une CTP OED (Observation éducative à domicile). La CTP toute situation est une réunion qui permet de faire un point de situation sur un dossier. Chaque travailleur social peut inscrire sa situation à l'ordre du jour. Lors de cette commission, les partenaires qui interviennent sont présents ainsi que le médecin de la PMI et la responsable de la MDSI. Les informations préoccupantes sont traitées lors de cette instance. Un tiers à la situation (un assistant socio-éducatif) est toujours présent pour donner son avis. Il a une fonction de « naïf » du fait de son extériorité à la situation.
La CTP OED est une commission dont l'objet est de demander une mesure d'OED ou de faire le point sur une mesure en cours. Lors de cette commission, les partenaires sont présents ainsi que le chef de service de l'Association Rénovation (en charge des mesures éducatives). La commission est pour le reste organisée de la même façon que la précédente CTP.
L'IDP (Instance Décisionnelle Pluridisciplinaire) est une instance au cours de laquelle les situations sont exposées à l'inspectrice de la DEF (Direction Enfance et Famille). Toutes les demandes de TISF (technicien de l'intervention sociale et familiale), d'aide éducative, les décisions à prendre concernant les informations préoccupantes ainsi que les demandes de renouvellement de toute nature. Pendant l'IDP, ce qui a été réfléchi et travaillé lors de la CTP est soumis à la décision de l'Inspectrice qui valide ou non les propositions émises. Siègent à cette instance : la responsable de la MDSI, le médecin de la PMI, l'assistante sociale du CSMI (centre de santé mentale infantile), l'association Rénovation, l'inspectrice de la DEF, une secrétaire, la psychologue prévention (quand sa présence est requise) et l'ASS (Assistant de Service Social) qui présente son dossier (que ce soit de la MSA ou non).
Au sein de la MDSI, a lieu une commission santé dont l'objet est de traiter les problématiques liées à la santé sur certains dossiers. Cette commission est surtout investie par le pôle insertion mais elle reste ouverte à tous les pôles. Elle est organisée en partenariat avec la MDS et l'ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie).
Un mardi après-midi par mois se tient la commission PMI. Elle a pour objet l'étude des demandes d'agrément des assistantes maternelles et assistants familiaux, de révision d'agréments, des problèmes liés à certaines conditions de sécurité non respectées. Elle se déroule en présence du médecin de la PMI, la responsable de la MDSI, et le professionnel de la MDSI qui présente son rapport suite aux demandes énoncées ci-dessus (ASS ou puéricultrice).

4. Son territoire d'intervention et population concernée (caractéristiques et problématiques).
La MDSI a un territoire d'intervention appelé circonscription. Elle se situe en l'espèce en milieu rural au nord du département. Ce milieu a des caractéristiques diverses du fait de son étendue. On y trouve une partie rurale, une partie en bordure des lacs ou sur la côte (très fréquentée l'été et assez désertée l'hiver) et une partie urbaine dans laquelle est implantée la structure.
Toute personne peut aller à la MDSI dès lors qu'elle perçoit des prestations de la CAF ou qu'elle est affiliée au régime général de la Sécurité Sociale. Elle concerne l'ensemble des habitants de son territoire quels que soient leur âge, leur situation et la nature de la demande.
J'ai observé que se rendent à la MDSI : des gens du voyage sédentarisés, des immigrés, des travailleurs saisonniers, des personnes isolées âgées ou non, des personnes ayant des problèmes de précarité, des familles nombreuses, des personnes présentant un problème de consommation excessive d'alcool, etc.
Ces personnes rencontrent des problématiques spécifiques telles qu'une précarité liée au chômage, au caractère saisonnier de leur activité, au RSA (revenu de solidarité active). La mobilité tant géographique (absence de moyen de locomotion) que psychologique est aussi un problème récurrent. Beaucoup de personnes présentent un problème d'illettrisme. J'ai rencontré des usagers ayant des problématiques de santé telle que la dépression, les addictions diverses etc.

B. Le service social au sein de la MDSI.
Le service social ou socio-éducatif a une place centrale dans la MDSI, les autres intervenants gravitant plus ou moins directement autour de ce service clé. Il n'est pas rare qu'une personne soit suivie par plusieurs services en lien avec la structure (PMI, MDS), après orientation du service social. C'est un service bien repéré par les usagers car il se situe au centre de la ville d'implantation, les permanences du pôle accueil étant pleines chaque semaine.

1. Son organisation administrative.
Il est composé de six assistants socio-éducatifs, d'une conseillère en économie sociale et familiale (CESF), sous la responsabilité hiérarchique de la responsable. Cette équipe de travailleurs sociaux est divisée en 3 pôles indépendants.
L'évolution des missions de la MDSI et des problématiques sociales rencontrées font que le service social a du s'adapter à l'émergence de nouveaux besoins en se réorganisant. L'organisation par pôle date de 2010 et se fonde sur la désectorisation dans la circonscription et la dissociation des fonctions d'accueil et d'accompagnement. Cette réorganisation a été faite dans le but d'assurer un meilleur traitement des demandes des usagers afin de respecter au mieux les principes d'égalité de traitement pour tous et de continuité du service public.
Chaque pôle a sa mission et chaque assistant socio-éducatif3 exercera ses compétences et fonctions en lien avec son pôle d'appartenance bien que certaines missions soient transversales.

2. La mission des assistants socio-éducatifs de chaque pôle.
Le pôle accueil social est composé de trois assistants socio-éducatif. Sa mission principale est l'accueil, l'écoute, l'information, l'évaluation et l'orientation de toute la population du territoire de la circonscription. Il peut prendre en charge le suivi d'une personne quand l'accompagnement évalué est de courte durée. Il sert de relais vers un autre type de prise en charge que ce soit vers un autre pôle ou vers des partenaires. Le passage au pôle accompagnement se fait sur la base d'une évaluation sociale en accord avec le ménage concerné. Il intervient sur l'ensemble du territoire par le biais de permanences effectuées au sein de la MDSI (12 par mois), sur une antenne du Conseil Général ou des mairies se situant sur le territoire de la circonscription (13 par mois) ainsi que par le biais de visites à domicile.
Le pôle accompagnement est composé de deux assistants socio-éducatifs et est sollicité en cas de situations complexes nécessitant un accompagnement de longue durée, mené par un référent unique avec l'adhésion de la famille afin de travailler sur des objectifs à échéance. Le pôle accompagnement famille va connaître des problèmes intra-familiaux (tels que les difficultés liées à la prise en charge des ascendants, conflits familiaux et violences conjugales, soutien à la parentalité etc.), va préparer et mettre en place les mesures ASE (aide sociale à l'enfance). Les assistants socio-éducatifs évaluent et soutiennent les parents dans leur fonction éducative en cas d'enfance en danger. Ils sont référents des écoles primaires de la circonscription et sont conviés aux équipes éducatives, que le service connaisse ou non l'enfant concerné. Il intervient sur l'ensemble de territoire par le biais de permanences effectuées au sein de la MDSI (1 fois par semaine) et de visites à domicile.
Le pôle accompagnement insertion est composé d'une conseillère en économie sociale et familiale et d'un assistant socio-éducatif. Il a pour mission la lutte contre les exclusions, et la levée des freins à l'insertion. Il effectue un accompagnement social pour les personnes confrontées à des problématiques d'insertion sociale (logement, santé, précarité) et pour les personnes bénéficiaires du RSA qui ont été orientées par l'AGI (Agence Girondine d'Insertion) vers le service social.

3. Les missions transversales du service social.
L'organisation par pôle est loin d'être étanche et certaines missions peuvent être transversales au service social et seront réparties entre les assistants socio-éducatifs du service social tout pôle confondu. Tel est le cas de l'évaluation des situations individuelles relatives aux situations d'enfance maltraitée ou risques de maltraitance, risques concernant les adultes vulnérables, et de l'exécution des décisions prises par le juge en matière de placement (OPP : ordonnance de placement provisoire). Dès réception de l'information préoccupante, deux professionnels reçoivent la mission d'évaluer la situation en binôme et dans le cas d'une ordonnance de placement, deux ASS se chargent d'aller chercher les enfants concernés. Le traitement des demandes d'agrément des assistantes maternelles et familiales ainsi que les demandes d'agrément famille d'accueil personnes âgées et/ou handicapées sera effectué par les ASS.

4. Les modes et moyens d'intervention.
Les assistants socio-éducatifs interviennent auprès du public selon différents modes.
L'entretien individuel ou le suivi individuel est le premier mode d'intervention. Il se met en place par le biais de visites à domicile et/ou de permanences à la MDSI ou au sein des antennes. Les problèmes liés à la mobilité font que les assistants socio-éducatifs interviennent beaucoup à domicile. Le suivi individuel se matérialise par la mise en place d'accompagnements sociaux, d'aides éducatives à domicile (TISF, AVS...), de suivis sociaux dans le cadre de la prévention, de la protection et de l'insertion.
Des aides individuelles financières peuvent aussi être sollicitées dans le cadre de ces suivis. En matière de logement, des aides peuvent être demandées par les assistants socio-éducatifs au FSL (Fond de Solidarité Logement) que ce soit pour l'accès au logement (paiement de la caution par exemple) ou le maintien dans celui-ci (dette de loyer si le FSL s'est porté caution, facture d'énergie).
En matière de lutte contre la précarité, des demandes d'aides alimentaires sont adressées par le service social au Conseil Général mais d'autres partenaires notamment associatifs peuvent être sollicités dans ce cadre. Il existe un panel d'aides4 si important qu'il ne serait pas opportun de toutes les énumérer ici.
L'équipe sociale intervient aussi de façon collective.
Une action collective en partenariat avec la Banque Alimentaire et la Communauté de communes a été mise en place et a lieu une fois par mois dans une antenne. Un lieu d'accueil pour les parents et enfants a été mis en place par la PMI au sein d'une antenne tous les vendredis matins. Un groupe culture a aussi été créé dans le cadre des PDC (Programme de Découverte Culturelle) dans le but de faciliter l'accès à la culture et rompre l'isolement de certains usagers.
Une action collective venait de se mettre en place avec le collège et les assistants socio-éducatifs du pôle accompagnement famille sur les effets de la violence sur les autres. D'autres actions sont aussi menées dans le cadre du développement social local telles que la mise en place d'actions autour du thème de la santé ou de la mobilité avec les élus des CDC (communautés de communes).

5. Les partenaires du service social.
Au niveau des partenaires institutionnels, on trouvera des services externes au Conseil Général tels que les établissements scolaires (les ASS, psychologue scolaire...), les CCAS (Centres communaux d'action sociale, dans les villes qui en ont un), la gendarmerie (peut être sollicitée en cas d'urgence ou d'OPP quand le recours à la force publique est précisé sur l'ordonnance), la CAF, les CDC, la MSA ...
La MDSI a aussi comme partenaire des représentants de services internes au Conseil Général comme le FSL en matière de logement et d'aide énergétique (groupement d'intérêt public institué suite à la loi Besson et placé sous la présidence du Conseil Général depuis 2005), la MDS, la PMI, la DEF (Direction Enfance et Famille).
Au niveau des partenaires associatifs, le service social de la MDSI travaille avec l'assistant de service social du CSMI, l'association Rénovation (en charge des mesures éducatives telles que l'AED), le centre d'aide familiales, les associations caritatives du secteur, les associations d'insertion...


II - Observations personnelles et réflexions.

A. Les apprentissages
Cette première immersion en MDSI m'a permis d'aborder la polyvalence de secteur autour de 3 points :

1. Découverte de la population
Dès le début, j'ai été surprise par les personnes rencontrées et leurs problématiques. J'ai remarqué que certains usagers entrent en relation avec le service social pour des problèmes ponctuels (factures trop élevées, précarité ponctuelle liée à un arrêt maladie par exemple), d'autres viennent fréquemment, le service social ayant un véritable rôle de soutien pour eux. Certaines familles sont suivies depuis des années par le service social sur plusieurs générations, les services sociaux ayant connu les parents voir même les grands-parents. Il semblerait que certaines personnes reproduisent à l'âge adulte le schéma familial dans lequel elles ont évolué/grandit. J'ai eu connaissance de la situation d'une femme qui a été maltraitée enfant et placée par les services sociaux qui reproduit le même schéma de violence sur son enfant. L'information préoccupante concernant sa fille venait d'être transmise à la MDSI à mon arrivée.
J'ai eu l'opportunité de lire le diagnostic territorial rédigé par l'AGI Littoral. Il analyse les caractéristiques d'une catégorie précise de la population (les bénéficiaires du RSA) et les problématiques sur le territoire. Cinq grandes problématiques sont identifiées sur le secteur :
– problème de mobilité (psychologique, économique, géographique),
– précarité (liée aux montants des revenus, donc difficulté pour se nourrir, se chauffer...),
– problèmes de logement (peu de logements sociaux et logements privés souvent insalubres, carences en matière de logements d'urgence, foyer maternel, CHRS),
– problème d'illettrisme (plus de 10 % selon l'AGI),
– en terme de santé (pauvreté de l'offre de soins, quasi absence de relais spécialisés sur le secteur en santé mentale alors que des problématiques sont présentes comme la dépression, les addictions...).
Ces problématiques relevées représentent bien les grands axes de travail des professionnels de l'institution dans laquelle j'ai réalisé mon stage.

2. Découverte de l'institution et de ses missions.
Tel que le précisent certains auteurs5, le service social en polyvalence de secteur est et reste la base du travail social en raison de son approche généraliste. Les assistants socio-éducatifs ont néanmoins des missions spécifiques. Si la situation d'un usager est complexe au point d'identifier des problématiques transversales, l'ASS en charge du dossier gérera l'intégralité des problématiques, l'accompagnement global étant privilégié. Il me semble donc que les assistants socio-éducatifs se doivent d'être de véritables techniciens dans divers domaines et doivent avoir une nécessaire capacité d'adaptation.
Au niveau des missions, ce qui m'a le plus étonnée est la charge des obligations institutionnelles qui reposent sur ces professionnels. Ces obligations qu'elles soient internes (réunions diverses, instances obligatoires..) ou externes avec les partenaires (nombreuses invitations et réunions...) font que les ASS vont vite être surchargés ce qui aura une incidence quant au suivi des usagers (sur la fréquence des rendez-vous par exemple).

3. Découverte des partenaires
La MDSI travaille avec une multitude de partenaires du fait de sa fonction généraliste (ce qui multiplie les domaines d'intervention), de la complexité des problématiques, du territoire d'implantation (travail avec les partenaires locaux). Ce travail en partenariat m'a semblé être incontournable mais aussi parfois difficile à coordonner. En effet, même si la MDSI est assez bien repérée par les usagers, il n'en est pas forcément de même pour les partenaires. Il est arrivé pendant mon stage qu'un établissement scolaire n'invite pas la MDSI à une équipe éducative (ce qui pose problème après car les parents viennent sur les permanences d'accueil pour faire remplir la partie sociale du dossier MDPH de demande d'orientation, ce qui met les ASS en difficulté vu qu'elles ne possèdent pas les éléments pour le faire). Régulièrement, l'ASS du CSMI rencontre l'assistant socio-éducatif du pôle accompagnement famille pour faire le point. Certains partenaires sont invités par la responsable pour animer des réunions d'informations et réfléchir à la mise en place d'un partenariat cohérent (réunion avec l'APADEV sur les chantiers d'insertion).
Le manque de relais sur le territoire de la MDSI fait que le partenariat, quand il est possible, est privilégié. Il sera source de réflexion pour la mise en place d'action collective par exemple.
L'avantage de la MDSI est que certains partenaires sont implantés dans les locaux (la PMI, MDS) ou d'autres viennent régulièrement pour effectuer des permanences (la CAF, la MSA...) ou pour assister aux instances organisées (CTP, IDP). Le partenariat est donc présent et bien implanté dans l'institution.

B. Les acquis du stage sur le plan méthodologique.
Je vais traiter ici des méthodes d'intervention que j'ai repéré, des techniques d'écriture, des conduites d'entretien, des outils et moyens utilisés par le professionnel dans ce cadre.

1. Les méthodes d'interventions sociales observées
J'ai pu assister à divers entretiens et actions durant mon stage. A la MDSI, les ASS interviennent à 3 niveaux différents : en individuel, en collectif et dans le cadre du développement social local. Ces interventions sont amorcées par différents acteurs et selon des modalités qui diffèrent d'un pôle à l'autre.
Les interventions individuelles
Les ASS du pôle accueil sont essentiellement saisis sur demande des usagers. Les permanences d'accueil ont lieu soit dans les locaux de la MDSI, sur une antenne ou dans les locaux que certaines mairies situées sur le territoire de la circonscription mettent à leur disposition. Elles permettent de recevoir les usagers sur un temps assez court (30 minutes par usager). C'est sur ce laps de temps réduit que l'assistant socio-éducatif doit établir un premier contact et cerner les problématiques, il se doit donc d'être vigilant à l'exposé de la situation et être en capacité de percevoir la communication non verbale découlant de l'entretien.
Les interventions individuelles du pôle accompagnement famille ne reposent pas toujours sur une démarche volontaire de l'usager. La saisine de ce pôle est souvent la suite d'une information préoccupante et vise la mise en place d'une mesure ASE. Des permanences sont organisées mais elles sont régulièrement vides. Les ASS interviennent essentiellement à domicile pour rencontrer la famille.
Au niveau du pôle insertion, les personnes sont convoquées par les professionnels sur des permanences pour signer leur contrat d'engagement réciproques (CER). Là aussi, l'obligation de signer un CER pour percevoir le RSA pose un cadre contraignant. Une grande majorité des usagers ne se présente au rendez-vous que sous la menace d'une suspension de RSA.
Tout pôle confondu, deux moyens d'interventions peuvent être mis en exergue : les permanences et les visites à domicile. Ces deux techniques sont intéressantes car l'usager et le professionnel occuperont des positionnements différents. J'ai pu observer que lors des visites à domicile, les usagers se sentent en position plus avantageuse et sont plus ouverts car comme ils sont chez eux, ils maîtrisent l'environnement et ses codes. Dans le cadre d'un entretien individuel dans l'institution, les personnes peuvent avoir du mal à s'exprimer du fait du cadre formel de celui-ci. De plus, la présence du bureau met une certaine distance et j'ai pu remarquer que certains usagers se sentent mal à l'aise. Ce malaise est d'autant plus important que l'initiative de saisir le service social n'est pas simple au départ.
Les professionnels interviennent aussi pour des demandes d'agrément ou de renouvellement d'agrément chez les assistantes maternelles/familiales. L'intervention est complètement différente, l'ASS prenant le rôle d'un « employeur » le temps de l'entretien. En véritable technicienne, elle vérifie la conformité de la maison aux normes de sécurité et pose des questions précises aux candidats (motivation, l'intérêt de la période d'adaptation....)
Les interventions collectives
Le thème de l'action collective est très présent au Conseil Général qui souhaite développer cette pratique. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de lire une note interne sur le sujet6 et d'assister à une réunion d'information menée par deux ASS du Conseil Général sur la mise en place d'un éventuel forum des actions collectives. J'ai rédigé un compte rendu de réunion qui se trouve en annexe7.
Quatre interventions collectives ont lieu à la MDSI : un atelier de cuisine mobile, un lieu de rencontre parents-enfants, un groupe culture, une action de sensibilisation aux effets de la violence sur les autres dans les collèges. Ces actions se mettent en place à la suite d'un repérage des problématiques et besoins de la population sur la circonscription et avec l'accord des partenaires de s'y associer financièrement, matériellement ou humainement. Les personnes sont souvent orientées vers ces actions par le service social (cuisine mobile, groupe culture) ou la PMI (pour le lieu parents/enfants).
Le lieu de rencontre parents-enfant a lieu une fois par semaine hors vacances scolaires. C'est une action collective conjointe de la PMI (une puéricultrice et une psychomotricienne) et du service social. Le but de cette action est de travailler la relation parents/enfants en particulier le moment de la séparation. Ce lieu permet aux parents d'échanger entre eux et aux enfants de rencontrer des pairs de leur âge. Les professionnels occupent une position d'observateur ici.
L'action collective de la cuisine mobile consiste à cuisiner et partager un repas avec des usagers à partir, uniquement, de produits provenant de la Banque Alimentaire. Le but premier étant la socialisation, le service social oriente essentiellement des personnes isolées, en situation de précarité, bénéficiant de l'aide alimentaire. L'ASS ou la CESF intervient pour dynamiser le groupe et l'observer. Le partage du repas se fait dans une ambiance conviviale et permet de rompre avec l'image que les usagers ont du travailleur social. Le professionnel se retrouve au même niveau que les autres usagers.
Un groupe culture a aussi été créé dans le cadre des PDC (Programme de Découverte Culturelle) dans le but de faciliter l'accès à la culture et rompre l'isolement de certains usagers. Les personnes se rejoignent à la bibliothèque de la ville et se rendent ensemble à des manifestations culturelles. La MDSI n'intervient plus dans ce groupe car il est devenu autonome.
Une action collective relative aux effets de la violence sur les autres dans les collèges. Se sont associés des acteurs locaux (tel qu'un réseau de parents), la MDSI, le collège. Le but est de visionner des films permettant de débattre avec des jeunes collégiens sur le thème des conséquences que la violence provoque chez l'autre. L'action est actuellement en cours.
Dans le cadre du développement social local
J'ai assisté à des réunions préparatoires visant la mise en place d'une action relative à la santé. Étaient présents à cette réunion tous les acteurs de santé locaux ainsi que des élus et des membres des CDC. Le but de cette réunion était la promotion de la santé et l'accès aux soins sur un territoire où les problèmes de mobilité géographique et psychologique sont bien ancrés. Les professionnels présents cherchaient des actions à mettre en place sur le territoire afin d'amener les personnes aux soins, sans faire doublon avec ce qui existe déjà et ne fonctionne pas.

2. Les outils et moyens utilisées par le professionnel dans ses interventions.
Le premier outil de l'assistant socio-éducatif est le dossier social. Chaque usager en possède un. Ce dossier est primordial car il est la mémoire des actions menées avec, par et pour l'usager. L'ASS y met tous les justificatifs apportés et les feuilles de suivi social. Il y est fait mention de son identité, son adresse, date de naissance, numéro d'allocataire, numéro de sécurité sociale et la composition familiale. Il est un outil précieux car permet de faire le lien entre les professionnels sans que l'usager ait besoin de retracer sa situation, son problème et l'objet de sa demande à chaque intervention.
Dans les feuilles de suivi sont mentionnées les démarches faites ou à faire, la date et les initiales de l'ASS qui a reçu la personne.
Le support informatique occupe une place importante. Les assistants socio-éducatif utilisent un logiciel interne pour traiter certaines demandes telles que les demandes alimentaires (appelées aides précarité), les demandes d'aides énergétiques auprès du FSL (appelées FOCOPASS, la demande se fait sur le même logiciel et est transmise directement au FSL en interne), la rédaction des CER. Ce support est aussi un outil de communication pour les usagers avec l'assistant socio-éducatif, ces derniers pouvant envoyer des documents par mail aux professionnels dans un souci de rapidité. La réservation des bureaux pour les permanences se fait aussi sur ce support. Le professionnel peut aussi se connecter sur internet pour avoir des informations sur certains sites tels que la CAF (CAFPRO pour les professionnels), pôle emploi....
Les formations internes ou externes sont un outil efficace pour le professionnel car il pourra ajuster sa pratique et mettre à jour ses connaissances (Le CNFPT en propose régulièrement aux professionnels).
Une base documentaire sur papier est mise à disposition des travailleurs sociaux : des magasines (les actualités sociales hebdomadaires, le lien social) mais aussi des annuaires (enfance en marge), des aides mémoires, des codes (comme le Code de l'action sociale et des famille)... Dans le cadre de leur déplacement, ils ont une voiture de service et un téléphone portable professionnel.
Enfin, le dernier outil est l'échange avec d'autres professionnels sur la situation. Que ce soit lors d'instance décisionnelle ou de façon informelle, cet échange est primordial car permet de prendre du recul sur une situation, d'échanger sur l'avancée de celle-ci ou de prendre des décisions quant aux actions à mener (même si cette pratique interroge au niveau du respect du secret professionnel).

3. La conduite d'entretien
L'entretien individuel diffère dans sa conduite d'un pôle à l'autre. Les entretiens menés par le pôle accueil sont structurés et directifs du fait du temps imparti à l'ASS (30 minutes par usager). Elle reçoit l'usager de façon ouverte, polie et respectueuse, dans un bureau et lui demande l'objet de sa visite. Si la personne vient pour la première fois, elle recueillera les informations8 nécessaires au bon suivi du dossier. Une fois la partie administrative remplie, la personne expose sa situation, son problème et sa demande. L'ASS reformule toujours les propos de l'usager pour être sûr d'avoir compris et d’œuvrer dans le sens souhaité par ce dernier et use du principe d'écoute active. Elle établit avec l'usager un plan d'action. S'il vient pour une demande ponctuelle (comme une aide alimentaire), le plan d'action sera assez court et l'ASS effectuera la demande dans la journée. Pour une problématique complexe, l'ASS expliquera à l'usager ce qu'il est possible de faire ou pas, les délais de traitement et ce qu'il doit faire. L'ASS va analyser, lors de l'entretien, la situation et la discours employé ainsi que tout ce qui relève de la communication non verbale (posture, sourire ou non, regard fuyant, soutenu...) afin de saisir la demande implicite de l'usager. Elle ne prend pas de notes pendant l'entretien, rédigeant le compte rendu de visite une fois l'usager parti. J'ai vraiment été étonnée de la finesse et de la rapidité d'analyse de mes référents de stage et de tout ce que la communication non verbale peut induire.
Les entretiens du pôle accompagnement famille sont différents dans l'objet même de celui-ci et dans leur déroulé, la question de la durée ne se posant pas. Quand les personnes sont expansives, l'ASS va mener un entretien semi-directif en laissant la personne parler mais en la recadrant de temps à autre. L'ASS n'est jamais jugeante envers les parents qu'elle reçoit et mène un travail conjoint avec la famille, celle-ci devant être actrice dans une situation souvent non choisie par elle à l'origine.
De façon commune, l'entretien doit être adaptée à la personne reçue à tous les niveaux (objectifs, attitudes, fréquence d'entretien).

4. Les techniques d'écriture.
La question des écrits professionnels est importante dans le secteur social du fait de l'accessibilité du dossier par l'usager s'il le souhaite conformément aux dispositions des loi du 17/07/78 et du 02/01/2002.
Quelque soit la forme de l'écrit (évaluation sociale, compte rendu d'entretien), l'assistant socio-éducatif se doit d'être neutre dans sa rédaction. Il doit inscrire de manière exhaustive les informations nécessaires mais seulement celles qui sont nécessaires. Dans les feuilles de suivi de démarches, l'ASS n'emploie jamais « je » et ne pose pas de diagnostic médical (par exemple, pour une personne alcoolique, le professionnel écrira que l'usager aurait une consommation excessive d'alcool), il décrit uniquement les démarches effectuées ou à faire. Lors de la rédaction d'évaluation sociale (demande de FOCOPASS par exemple), l'ASS doit rédiger un rapport succin mais complet relatant la situation de la personne. C'est un exercice difficile mais les ASS ne sont pas seuls car les écrits sont soumis à la lecture et l'aval de la responsable de la MDSI.
J'ai découvert une technique d'écriture particulière : la méthode ALFOLDI. Conçue par un éducateur spécialisé, c'est une technique d'écriture permettant de travailler une situation d'enfant en danger en vue de rédiger un signalement en restant le plus neutre possible. Il y a une trame à respecter qui permet d'évaluer la situation correctement sans que le professionnel soit influencé par ses affects.

C. Les résonances émotionnelles
Certaines situations m'ont interrogé du fait de leur impact émotionnel surtout en matière de protection de l'enfance. J'ai souvent ressenti de l'incompréhension face à certains actes commis par des parents. Ces sentiments m'ont beaucoup questionné sur ma future posture professionnelle. Je me suis demandée comment les professionnels pouvaient travailler avec des parents maltraitants. Puis, au fil des semaines, j'ai commencé à comprendre l'enjeu véritable du travail des professionnels avec les parents en question. Cela m'a même donné envie de travailler avec eux.
La distance à mettre entre l'usager et le professionnel dans les actions collectives m'a aussi interrogé. Je me suis demandée à quel point le professionnel pouvait être proche des usagers. Par exemple, une femme d'un certain âge m'a dit lors d'une action collective que je pouvais être sa petite fille, et qu'elle considérait donc que je l'étais. Cette remarque m'a gênée car ce n'est pas le rôle que je veux ni ne dois endosser. J'ai donc mis de la distance avec cette femme lui faisant gentiment comprendre que je ne pouvais être dans un registre affectif avec elle. Peu de temps après, elle a voulu que je vienne visiter sa maison. Ne pouvant refuser, j'ai accepté. La façon dont elle m'a fait visiter sa demeure m'a permis de voir qu'elle avait compris que je n'étais pas sa petite-fille.
J'ai remarqué une certaine évolution dans mon ressenti durant le stage. Les premières semaines, j'étais assaillie de questions et sentiments en tous genres. Au bout de deux semaines, j'ai réussi à me positionner et à contrôler cet afflux. J'ai remarqué que face aux personnes, toutes mes questions disparaissaient. Lors des rencontres, j'étais là pour elles et seulement pour elle. J'étais empathique sans tomber dans l'excès.
Je me suis interrogée sur l'action de l'ASS et ses limites. Certaines situations peuvent inciter à aller au delà de ce que l'usager souhaite ou peut faire. Ayant exercé la profession de déléguée à la tutelle pendant deux ans, j'ai souvent exercé à la place de la personne et non avec elle. Le fait d'être dans une optique d'accompagnement différente m'a interpellé. J'ai vraiment ressenti la barrière de la volonté de l'usager dans les actions menées et parfois un sentiment d'impuissance. Cela m'a permis de voir toute l'importance de la co-construction d'un projet adapté et de l'intérêt à travailler sur les potentialités de la personne pour l'emmener à faire ce qu'elle désire et non ce que le professionnel juge bon pour elle.
J'en ai conclu que pour être ASS, il est intéressant, voire nécessaire, d'avoir mener un travail sur soi et son histoire afin d'éviter que les situations rencontrées nous fasse rejaillir nos propres difficultés et forcément nous impacter.
La position de stagiaire est une position confortable car les professionnels nous protègent de certaines situations. C'est un rôle que nous devons utiliser intelligemment pour expérimenter ce qui peut nous mettre en difficulté plus tard car une fois professionnelle, il n'y aura plus « de filet de protection ».

D. Les difficultés ou obstacles repérées dans les interventions sociales.
J'ai pu repérer différents obstacles lors des interventions sociales.
Le problème de mobilité est un obstacle majeur sur le secteur. Les usagers n'ont pas les moyens ni parfois l'envie de se déplacer. Dès lors, alors même qu'ils se présentent au premier entretien, ils peuvent rapidement rompre le contact ou ne pas réaliser les démarches convenues entre l'ASS et eux. Une réunion avec les acteurs locaux sur la mobilité (géographique) et la « motilité » (motivation de se déplacer) a d'ailleurs eu lieu, ce problème ayant été relevé par beaucoup d'entre eux.
Dans les interventions menées par le pôle accompagnement famille, des difficultés ont aussi été mises en exergue. Les premières rencontrées sont celles liées à la mise en place des mesures de prévention. Certains parents s'y opposent fermement ce qui obligent les professionnels à rédiger un signalement pour passer sur le volet judiciaire. Or une fois devant le juge, les parents agréent à la mesure de prévention, entraîant la reprise de l'accompagnement par le même ASS. Il est contraint de recommencer à travailler avec cette famille qui lui tient rigueur du signalement et surtout refuse à nouveau un accompagnement en prévention.
Au niveau du pôle accueil, la contrainte la plus marquante est celle du temps. En effet, le flux de demande impose que les entretiens ne dure que 30 minutes et les professionnels en poste ont vraiment l'impression de faire de « l'abattage ». De plus, dans beaucoup de cas, l'usager vient vers le service social en dernier recours. Il attend des ASS des réponses et aides instantanées. L'ASS doit alors lui faire comprendre qu'il y a des délais dans l'accomplissement des démarches.

E. Questionnement éthique et déontologique.
Le respect du secret professionnel m'a vraiment interrogé lors de mon stage surtout au niveau des informations partagées dans le cadre de la protection de l'enfance. Il n'est pas inutile de rappeler que les ASS sont tenus au secret professionnel dans les conditions et sous les réserves énoncées aux articles 226-13 et 226-14 du code pénal, les informations partagées faisant partie de ces réserves. Dans l'équipe sociale de la MDSI se trouve une CESF qui n'est pas soumis au secret professionnel de par sa fonction (insertion) et son diplôme. Cependant, elle connaît l'ensemble des situations dans la mesure où elle fait partie de l'équipe sociale et est présente à toutes les réunions. On peut s'interroger sur la difficile conciliation entre le travail d'équipe, la cohésion de celle-ci et le respect du secret professionnel.
Au niveau du pôle insertion, la détermination des objectifs dans les CER m'a interrogée. Pour pouvoir bénéficier du RSA, l'usager et le professionnel doivent fixer ensemble des objectifs à suivre permettant à l'usager de lever les freins à son insertion professionnelle. Dans certains cas, c'est difficile car la personne relèverait d'une autre prestation type AAH (refusé par la MDPH). Comment rédiger un CER dans ces conditions en sachant que la pathologie dont souffre la personne l'empêchera de travailler et que les objectifs ne seront jamais réalisés ? D'autant que le CER n'est pas rédigé, l'usager se verrait suspendre son RSA et serait privé de ressources. Le professionnel va parfois devoir inscrire des objectifs fictifs ce qui pose un véritable problème éthique et juridique vu que le contrat est caduque par essence car détournée de son but d'origine.


Conclusion



Ce stage de découverte et de confirmation du choix professionnel a réellement été enrichissant tant au niveau des apports et apprentissages théoriques qu'au niveau des rencontres réalisées.

J'ai aimé l'intervention des assistants de service social en polyvalence de secteur.
Le terme même de polyvalence définit bien la richesse de ce secteur. Le public de la MDSI est très diversifié et chaque action ou intervention d'une assistante de service social si infime soit elle revêt une importance capitale pour l'usager. Ce métier offre un panel impressionnant de moyens d'intervention allant de la simple écoute à l'élaboration d'un plan d'action structuré. L'assistant de service social devant constamment adapter son attitude et ses actions en fonction de l'usager.

Je me suis rendue compte que c'est un métier qui ne s'improvise pas et qu'une formation solide tant théorique que pratique sur les lieux de stage est primordial. Ce métier d'assistant de service social est un savoureux cocktail de savoirs (théorique), de savoirs être et savoir-faire.

Ce stage que j'ai particulièrement apprécié a renforcé ma volonté d'exercer ce métier. Il m'a aussi fait comprendre que c'est un métier émotionnellement ardue et qu'il fallait être empathique sans pour autant se laisser submerger par les émotions.

Pour conclure, je tiens à remercier les professionnels qui m'ont reçu. L'accompagnement au quotidien d'un stagiaire est chronophage et c'est toujours avec bienveillance et gentillesse que les assistantes de service social ont répondu à mes questions.

mamacouibi

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Date d'inscription : 13/04/2014

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